Cyberattaque dans les réseaux de franchise, comment anticiper et faire face ?

Cyberattaque dans les réseaux de franchise, comment anticiper et faire face ?

SOMMAIRE

  • I/ Pourquoi il est temps pour les réseaux de franchise de prendre en main leur cybersécurité
  • II/ Exemple de dispositif de réponse pour un réseau de franchise
  • Conclusion

Les réseaux de franchise connaissent une performance notoire et un développement continu. Pas étonnant qu’ils soient des cibles de choix pour les cybercriminels, en raison de leur prospérité mais également de leur structure décentralisée et des vulnérabilités que cela offre.

On le voit dans la presse quasi-quotidiennement, une cyberattaque peut avoir un impact dévastateur sur la réputation d’une organisation et entraîner des pertes financières importantes. Et en cela le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine en est clairement un facteur aggravant.

Pour se protéger contre les cyberattaques, les enseignes en franchise n’ont donc d’autre choix que de mettre en place une stratégie de cybersécurité proactive pour limiter leur risque et les actions de police a posteriori. Cet article fait le point sur les enjeux pour un franchiseur, et donne les grandes lignes d’un dispositif en la matière.

Bonne lecture,

L’équipe Aspar Franchise
Fidèle à sa réputation, Aspar Franchise aide le dirigeant de tout concept prometteur à développer sa franchise.

I/ Pourquoi il est temps pour les réseaux de franchise de prendre en main leur cybersécurité

On sait que les têtes de réseaux sont des structures modérément staffées et très attentives à leurs coûts, surtout lorsque leur concept est récent.

Pourtant, les grandes organisations n’ont pas le monopole de la cyber insécurité ! D’une manière générale, les pays occidentaux sont l’objet d’attaques incessantes de la part de hackers indépendants, agissant en meutes voire à la solde de pays ennemis…

A fortiori les PME, qui sont connues pour être plus vulnérables et moins préparées en cas de cyberattaque. Et puis aucun secteur n’est épargné tant qu’il y a un manque d’hygiène numérique, des failles à exploiter et surtout une rançon à demander !

Mais qu’en est-il spécifiquement d’une organisation en franchise ?

Considérons tout d’abord les franchisés comme les fenêtres ouvertes sur le monde de celui qui détient des recettes voire des secrets de fabrication, à savoir leur franchiseur. Si un cyber attaquant (et derrière peut-être un concurrent agressif) cherche à détourner ou s’approprier des éléments de savoir-faire, ou de propriété intellectuelle, il a intérêt à les cibler eux et non la tête de réseau.

Rappelons que le franchisé est 100% tourné vers l’exploitation quotidienne. Son rôle n’est pas de « gérer » le concept, ou de faire de la R&D. En dépit des stipulations contractuelles protectrices de rigueur, il n’est pas armé pour protéger ces actifs critiques de l’enseigne.

Ensuite l’organisation faîtière tarde souvent à se professionnaliser sur les sujets support comme l’IT, même si la digitalisation croissante la rendra plus ouverte qu’avant à ces problématiques. Elle peine à valoriser leur sécurité infrastructurelle au même niveau que leur développement.

Enfin, les enseignes en franchise sont soumises à une intensité concurrentielle croissante, et la toile est devenue leur nouveau théâtre d’opérations donc de vulnérabilité. Les marques rivalisent de communication (site, portails, réseaux sociaux, publicité…) pour gagner en visibilité et en différenciation auprès de candidats qu’ils savent toujours plus exigeants. Cela rend leur offre non seulement plus visible, mais aussi imitable et « contre-argumentable » par les développeurs d’en face, notamment lors des salons spécialisés.

II/ Exemple de dispositif de réponse pour un réseau de franchise

#1 – Commencez par évaluer vos risques d’attaque et d’intrusion

Tout d’abord, le franchiseur doit dresser une cartographie de ses actifs. Cela va l’aider à en comprendre l’importance, la criticité, et à prioriser les actions de protection à mettre en place.

On pense en premier lieu aux éléments de savoir-faire, mais aussi aux données clients et à toutes sortes d’actifs pouvant être soit monnayés sur le darkweb, soit utilisés par un concurrent mal intentionné. Cela ne relève aucunement de la fiction.

Ensuite, il faut rester pragmatique et évaluer concrètement le risque qu’ils soient ciblés par une cyberattaque. Tous les actifs ne sont pas visés de la même manière, car tous ne représentent pas les mêmes pertes financières potentielles, ou tous ne sont pas monnayables ou exploitables avec la même perspective de profit.

Pour ces raisons, l’architecture IT et notamment les serveurs du réseau de franchise doivent être suffisamment sécurisés. Le mieux reste encore d’analyser ses vulnérabilités et ses limites, en demandant à un cabinet spécialisé d’effectuer des tests anti-intrusion.

#2 – Mettez en place une politique et des mesures de sécurité associées

Il faut ensuite établir une politique de sécurité informatique. Elle se traduit par des règles claires concernant l’utilisation des systèmes et des données, et donne une conscience des risques qui s’y rapportent.

Une fois ces risques identifiés, il convient de mettre en place des mesures opérationnelles pour les prévenir et les atténuer. Votre cybersécurité passe ainsi par la mise en place de pares-feux, de contrôles d’accès, de systèmes de détection d’intrusion, ainsi que l’installation de logiciels antivirus et anti-malware.

#3 – Ne négligez pas la formation de vos salariés, des franchisés et de leurs équipes

Les franchisés et leurs employés, sont le maillon faible de la sécurité informatique du réseau. Il est donc important, pour s’épargner de devoir faire la police, de les sensibiliser par différentes actions de formation.

Parmi elles :

  • Les enjeux de la cybersécurité et les cybermenaces potentielles ;
  • Les bonnes pratiques de sécurité à suivre et la cyber hygiène à adopter : la création de mots de passe forts, la vigilance face aux emails et sites web suspects (phishing)…
  • Le comportement à adopter selon différents scénarios de cyberattaques.

#4 – Optez pour différentes mesures techniques

Côté technique, les franchiseurs et leur prestataire IT peuvent adopter différentes mesures.

Tout d’abord et nous l’avons vu, il y a les solutions de sécurité de type pares-feux et antivirus. Elles vous protégeront vos infrastructures et serveurs contre les cyberattaques et autres tentatives d’intrusion.

Par ailleurs, pensez à chiffrer vos données – surtout les plus sensibles. En les rendant illisibles avec une clé de déchiffrement appropriée, vous réduisez d’autant le risque de dommage.

Autre composante de votre cybersécurité, pensez à effectuer la mise à jour régulière de vos logiciels. En effet, ils comportent nécessairement des failles de sécurité auxquels les éditeurs remédient périodiquement. Certes il existe parfois des failles dites « zero day » (pour lesquelles aucun correctif n’est encore connu), mais la roadmap de leur éditeur s’alimente sans cesse de nouveautés.

#5 – Organisez une surveillance continue de votre système et de vos données

Les réseaux de franchise sont des organisations décentralisées. Si cela leur procure de nombreux « capteurs de marché », cela les expose dans un même temps à davantage de risques que les structures centralisées et intégrées.

Au-delà des veilles juridiques et concurrentielles qu’ils peuvent pratiquer, leurs dirigeants doivent systématiser la détection d’intrusions sur leur réseau informatique, par la mise en place de systèmes de détection d’intrusion (IDS) et d’activités suspectes. Ce qui passe aussi par la réalisation régulière des tests.

En complément, il est conseillé de réaliser périodiquement un audit de sécurité, pour vérifier la conformité des pratiques de sécurité au sein du réseau. Ils peuvent être communiqués à l’avance mais aussi être menés inopinément, pour plus de réalisme.

Bien entendu en raison de leur caractère technique, ils ne sont pas du ressort de l’animateur de réseau, mais ils doivent être menés par un prestataire spécialisé.

#6 – Elaborez un plan de réponse aux éventuels incidents

Vous faites votre possible en matière préventive mais, catastrophe, vous arrivez un matin et constatez des écrans noirs avec un message laissé par des hackers 😱 Ils vous demandent par exemple une rançon sous peine de laisser vos données encryptées, de les vendre sur le darknet ou pire encore de les divulguer sur le net…

Bien sûr les réponses varient selon le type de cyberattaque et de dommage potentiel ou avéré sur vos données. D’une manière générale, votre cybersécurité doit inclure un plan de réponse clair et concis. Il doit définir les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes (internes et externes), ainsi que les procédures à suivre pour contenir l’attaque, minimiser les dommages et restaurer les systèmes informatiques. C’est primordial surtout, comme c’est souvent le cas, s’il s’agit d’une situation d’urgence.

Il vous faut constituer une équipe de réponse aux incidents, formée pour gérer ce type de situations. Elle est composée de membres internes ou de consultants externes.

Une autre est de savoir négocier avec les hackers pour diminuer le risque de pertes financières, la demande de rançon ou simplement gagner du temps. Mais si vous ne faites pas de sauvegardes régulières de vos données, vous risquez de les perdre pour tout ou partie. Mais si la menace est la divulgation, c’est autre chose…

#7 – Pensez collaboratif et investissez suffisamment en communication

Répondre aux cyberattaques n’est pas qu’une affaire de technologie. C’est aussi une affaire comportementale et humaine, individuelle mais aussi collective.

Tout d’abord, on ne va jamais bien loin tout seul. Parce que la cybersécurité est un sujet technique, à fort degré d’expertise, et que les têtes de réseaux n’ont a priori pas ce type de compétences en interne. Il faut donc engager un ou plusieurs experts en cybersécurité pour bénéficier de conseils et d’outils avancés.

Cela étant, la cybersécurité ne fait pas tout et il faut parfois travailler encore plus en amont la chaîne des risques pour déceler les signaux faibles d’une offensive. C’est là où le cyber renseignement intervient, mais c’est un autre sujet.

Un autre volet est celui de la communication, interne mais aussi externe. Le franchiseur doit avoir établi des protocoles de communication pour informer ses parties prenantes en cas de cyberattaque. On pense :

  • Aux clients de l’enseigne, qui seront naturellement inquiets de l’exposition de leurs données (bancaires et commerciales),
  • Aux salariés de la tête de réseau,
  • Aux franchisés et à leurs propres équipes offrant des vulnérabilités ou risquant de renouveler des comportements à risque, faute d’avoir été informés,
  • Aux fournisseurs et aux autres partenaires du réseau.

#8 – Veillez à souscrire une police d’assurance

On peut aujourd’hui se doter d’une police d’assurance contre les cyber-risques pour couvrir les coûts liés à d’éventuelles attaques, auprès de la plupart des compagnies (Allianz, Generali, Groupama, MACSF, MMA…). Consultez-en plusieurs pour voir le type de dommages et de pertes qu’elles couvrent, les champs d’exclusion ainsi que la mesure de leur indemnisation.

L’idéal reste de contacter votre assureur actuel (celui assurant la RCP de votre tête de réseau), et de voir comment il peut vous proposer une police-mère couvrant votre infrastructure siège. Demandez-lui également de vous concocter un produit à souscrire par chacun de vos franchisés, et négociez au mieux son tarif.

En complément des polices d’assurance, des agences proposent des dispositifs de surveillance proactive du web pour vous alerter d’éventuelles fuites dans votre périmètre de sécurité. C’est le cas de Vici Agency, avec un abonnement à sa solution Centre opérationnel de Contrôle du Cybercrime (COCC). On peut y voir un produit d’assurance par destination, un peu comme le sont les prestations de veille demandées aux avocats chargés de protéger votre propriété intellectuelle.

#9 – Enfin, mettez-vous en mode « war games »

Pour finir, demandez à un prestataire spécialisé de simuler des cyberattaques de votre propre système d’information, pour en tester la résilience.

Ces exercices de simulation périodiques vous assureront que vos employés réagiront d’une manière appropriée en cas de cyberattaque.

Vous vous sentez concerné par ces menaces ? Votre avis et vos retours d’expérience nous intéressent ! Alors n’hésitez pas à y répondre en commentaire 😊

Conclusion

En intégrant ces mesures, un réseau de franchise peut non seulement réduire son risque de cyberattaque mais aussi se préparer à y répondre efficacement et à en minimiser les impacts.

Mais en plus, il peut prendre des mesures spécifiques pour se protéger contre les formes d’offensives les plus courants, comme les attaques par ransomware, par phishing ou encore par déni de service.

Pour finir, rappelons que la cybersécurité doit être une préoccupation continue. Les réseaux de franchise doivent donc s’engager à mettre à jour régulièrement leurs stratégies et leurs contrôles de sécurité pour faire face à des menaces que l’on sait en perpétuelle évolution.

  • Vous avez un projet en tête ? Contactez-nous!
  • Que vous doutiez ou partagiez notre point de vue, n’hésitez pas à entamer la discussion en commentaires, ou sur la page LinkedIn Aspar Franchise.
  • Retrouvez également toutes nos ressources:
    • Notre guide pratique du recrutement de franchisés
    • Nos cas clients
    • Notre Guide de la Franchise
    • Nos FAQ sur la franchise
    • Notre lexique complet sur la franchise
    • Nos vidéos sur la franchise

Content retrieved from: https://asparfranchise.com/franchiseur/cyberattaque-dans-les-reseaux-de-franchise-comment-anticiper-et-faire-face/.

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Scroll to Top